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Diálogos Invisibles / Dialogues invisibles

Les extraits de livre
                     Nous sommes un continent 

                        correspondance mestiza 
             de 
Nicholas Dawson et Karine Rosso

Montréal, 6 mai 2018 

Cher Nicholas,

[….] Mon écriture hybride était le reflet de mon appartenance multiple et que je m’étais employée, à l’instar de Gloria Anzaldúa, à déconstruire les binarités entre la recherche et la création, les natif·ve·s et les migrant·e·s, les savoirs académiques et non académiques. 

[…] c’est précisément mon identité métissée qui me place dans la marge et me pousse à créer un genre hybride ? Car, comme l’écrit Anzaldúa, 

 

    Karine Rosso

 

* Traduction de Bruno rigolT, «La citation de la semaine... Gloria Anzaldúa », Le Monde. 

la métisse doit sans cesse glisser [...] de la pensée convergente, du raisonnement analytique [...] vers une pensée divergente caractérisée par un refus des objectifs et des modèles établis, vers une perspective plus globale, qui inclut plutôt que d’exclure [...]. [La métisse] possède une personnalité plurielle, elle fonctionne de manière pluraliste*.

 

Sherbrooke, 28 février 2019 

 

Cher ami,

Le doute et l’anxiété de se sentir inutiles nos acalambra, a veces, es verdad. La stupeur et les tremblements qui s’ensuivent nous empêchent de sentir la puissance de notre indignation. Comme une flamme qui vacille sous l’effet de la brise, alors qu’elle a le pouvoir d’embraser les rideaux. 

 

«Soy un amasamiento, a creature that questions the definitions of light and dark and gives them new meanings» écrit encore Anzaldúa. 

« Je suis un amas [et une pâte à pétrir], une créature qui met en cause les définitions de la lumière et de l’obscurité, et qui leur donne de nouveaux sens ». En italiques dans le texte. 

 

Un monde comme un Manifeste mosaïque, donc, « qui s’écrit et se réécrit à travers les textes des autres » (je souligne). C’est peut- être comme ça qu’on arrivera à l’identité multiple et fluide dont parle Anzaldúa. 

C’est peut-être aussi comme ça que j’arriverai à ne pas perdre la foi... 

Abrazo grande y hasta pronto (si Dios quiere, diría mi mamá),

 

Karina  Rosso

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